Séminaire du GEO, mardi 25 février 18h, Michèle Tauber "Sous la couture, le fil de bâti : la lisère du récit dans l’œuvre de Robert Bober"

Nous aurons le plaisir d’accueillir au prochain séminaire du GEO, mardi 25 février à partir de 18h à l'amphithéâtre du collège doctoral européen, Michèle Tauber sur le thème suivant : "Sous la couture, le fil de bâti : la lisère du récit dans l’œuvre de Robert Bober".

Voici un résumé de cette intervention :
Le topos de la trace et de la rature constitue un fil rouge dans la littérature juive en langue française d’après-guerre. À travers une écriture à la fois cinématographique et littéraire, Robert Bober, « cinéaste qui écrit des livres » comme il tient à se définir lui-même, ne cesse de faire le récit d’une mémoire juive tout ensemble familiale, parisienne, cinématographique et musicale. En tailleur expérimenté, il en dessine les patrons et procède à des assemblages faits de coutures subtiles où affleurent les traces de sa mémoire en perpétuel conflit avec les ratures imposées par le traumatisme de la Shoah.
On peut lire toute l’œuvre de Robert Bober comme un récit unique qui se déplie depuis le temps de l’avant-guerre jusqu’à nos jours. Les lieux, les personnages, les langues sont autant de traces de cette mémoire qui parfois se refuse à elle-même. Mais grâce à l’obstination du cinéaste-écrivain, les ratures se dévoilent, la langue assassinée est à nouveau entendue et les photographies révèlent justement ce qui n’a pas été photographié. Autrement dit, l’absence laisse à voir, l’écriture silencieuse fait entendre les traces de cette mémoire, et les récits des personnages perpétuent la trace des disparus.


Cette présentation pourra être suivie en ligne sur la plateforme BBB via le lien suivant :
https://bbb.unistra.fr/b/del-z0q-rmr-5pq
code d'accès : 683043